J’aime anticiper mes voyages. J’aime m’y projeter, les rêver. J’aime l’excitation fébrile des préparatifs, les comptes à rebours, les plannings, les listes. Je passe généralement des heures à regarder les plans, évaluer des distances, lire des avis, des blogs, des conseils, des retours d’expériences.
Bref. J’aime anticiper mes voyages.
J’ai néanmoins un gros défaut. Je laisse souvent les mauvaises expériences prendre le dessus et du coup, après la Jamaïque, j’étais nettement refroidie. Si vous ajoutez à ça le fait que -même si j’ai fini par céder à la curiosité- j’ai snobé le carnaval de Sainte Lucie pendant DES années en pensant que ça ne « serait pas mon délire »… Je pense que vous parvenez quelque peu à cerner mon état d’esprit avant de partir. Je n’exagère pas en disant que j’ai appréhendé Sainte Lucie avec la plus totale nonchalance.
A J-10, la fille n’avait pas loué de véhicule, la fille n’avait pas soldé son costume, la fille n’avait AUCUN ticket de soirée. C’est vous dire.
Je suis arrivée sans grand enthousiasme et Sainte Lucie m’a donné tort les zamis. Sainte Lucie m’a donné TELLEMENT tort! 20 et 21 juillet 2020, je serai de nouveau là.
Pré carnaval
Dès l’instant où nous avons posé le pied à Castries, tout s’est formidablement enchainé. Notre taxi nous attendait, notre voiture de location nous attendait et après 40 bonnes minutes de route, notre maison aussi nous attendait. Les prestataires ont été agréables et efficaces. Même constat en allant récupérer nos costumes. A chaque fois nous étions (très) en retard, à chaque fois, ça a été rapide et efficace. Signer. Vérifier. Récupérer. Wap wap.
J’avais rarement vu des costumes d’aussi bonne qualité. Pas un strass mal collé, pas une plume abîmée. Les tissus même étaient irisés. Magnifique.
Jours de carnaval
Hors Guadeloupe et Martinique, j’ai participé à 9 carnavals sur 4 îles différentes. Tout au long du séjour, je n’ai cessé de répéter la même phrase en boucle : « J’ai jamais vu un truc pareil ». L’ambiance était IN-CRO-YA-BLE! Un truc de fou. Je manque de superlatifs pour décrire l’énergie sur place.
Zanmi! A Sainte Lucie, il y a deux jours de défilé. Je vais tenter de vous raconter.
Fidèles à nous-mêmes, entre les préparatifs et la route, nous sommes arrivés (très) en retard le lundi. Du coup, il a fallu marcher très très longtemps avant de rejoindre le groupe (Xuvo). Une fois arrivés…
Le groupe traversait envahissait le podium, dans un tourbillon de plumes et de couleurs. Partout, les gens criaient « Xuvo! Xuvo! »
Les masqueraders (carnavaliers) étaient survoltés. Je n’avais jamais vu un truc pareil.
Si la chanson disait « Do something crazy« ? Ni une, ni deux, on voyait des gens escalader des pôles, des poteaux ou que sais-je, s’emparer de barrières de sécurité, grimper sur des camions.
« Call my mother for me« ? Des dizaines de personnes sortaient leur portable, des téléphones en plastique (à l’ancienne!) ou encore leur… chaussure et faisaient semblant de passer un appel.
Le soleil sur nos épaules, l’explosion de décibels, les couleurs, les sourires, les costumes! On a tellement été pris de court… que l’on a à peine capturé le moment. Une dizaine de photos à peine à nous 4.
Sur le coup, je me suis dit que ce n’était pas grave. Que je prendrais des photos à la pause déjeuner… MAIS QUE NENNI! Pas de pause! Le défilé se déroule NON STOP! La camion repas accompagne la parade, on mange en marchant et en dansant.
Mardi, rebelotte! Chacun porte ce qu’il veut. On confectionne un costume, on customize un maillot, on porte une ancienne tenue! Moins de plumes, moins de tralala, PLUS DE DÉFOULEMENT!
L’après carnaval
Anaïs avait des égratignures inexpliquées, deux de mes ongles d’orteils ont pris une teinte violette, j’ai trouvé le moyen de perdre deux paires de lunettes de soleil (mais comme vous avez lu cet article, vous savez qu’elles n’étaient pas de valeur)et puis surtout, on était courbaturés et heureux. Comme il n’y a pas que le carnaval dans la vie (Maman, je dis ça uniquement pour te faire plaisir) la dernière journée du séjour a été consacrée à une petite visite de l’île.
J’ai adoré :
- L’absence de pause déjeuner. L’ambiance ne redescend pas.
- La qualité des costumes
- L’excellente ambiance
- Les « drink runners » qui distribuaient du champagne (entre autres) pendant la parade.
- DENNERY SEGMENT!!! La soca Sainte Lucienne!
- Traverser le podium (et ensuite le RE traverser parce que c’était trop bien)
- L’after sur la plage le mercredi où l’ambiance était toute aussi folle.
Le dernier jour, tout était fini, on avait l’impression que nos pieds ne nous portaient plus et qu’on aurait jamais assez d’énergie pour arriver à nos voitures. Les cœurs étaient comblés mais les corps!!!!! Tout à coup, les enceintes d’une voiture ont fait résonner les premières notes de Savannah Grass. La foule s’est mise à chanter en chœur. C’était magique. Merci Xuvo pour ce moment.
J’ai moins aimé :
- La HAUTEUR des bars et camions repas. Il fallait au moins se mettre sur la pointe des pieds pour commander, au mieux grimper!
- La pagaille pour avoir son repas (la nourriture était préparée en live)
- Le manque de précision pour les adresses en général. On a tourné en rond plus d’une fois.
- La quantité de « stormers » (personnes n’étant pas affiliées au groupe mais qui entrent quand même dans le vidé) à la fin du défilé du mardi.
A venir, les zamis, le guide pour préparer votre carnaval 2020. Stay tuned et abonnez-vous tout en bas pour ne rien rater!
Crédit photos : Nicky Mariette
Superbe reportage, ça donne envie d’y aller.